Placements : les femmes doivent prendre leurs finances en main

La Journée internationale des droits des femmes est l’occasion de s’interroger sur leur indépendance financière. Moins adeptes de la Bourse que les hommes, elles investissent pourtant avec une vision de long terme, ce qui constitue un atout.

Golda Abitbol, directrice commerciale de Portzamparc, intervient sur ce sujet.

Dans le cadre de mon activité professionnelle, je rencontre des clients qui ont des expériences variées sur les marchés financiers. Il y a les investisseurs offensifs, les actifs, les conservateurs, les indépendants.

Il y a les plus âgés qui investissent en Bourse depuis longtemps, et puis il y a les novices. Ils ont un point commun : peu sont des femmes.

Ce constat m’interpelle : les femmes sont encore peu nombreuses à s’impliquer directement dans la gestion de leur portefeuille boursier.

De faibles écarts de connaissance

Cependant, une évolution se dessine. Si les femmes sont presque deux fois moins nombreuses que les hommes à s’intéresser aux placements en actions (17% contre 32%), l’appétence et les écarts se réduisent chez les jeunes diplômés.

Un tiers des femmes de moins de 35 ans, notamment les catégories socioprofessionnelles supérieures, montrent un intérêt accru pour les placements en actions, contre 46% pour leurs homologues masculins, selon le Baromètre 2024 de l’AMF.

Historiquement sous-représentées, les femmes investissent donc moins en Bourse que les hommes.

Selon une autre étude de l’AMF publiée en mars 2023, les femmes représentaient 30% des investisseurs actifs en 2022, c’est-à-dire ceux ayant réalisé au moins une opération d’achat ou de vente sur l’année.

Pourtant, ces mêmes femmes occupent parfois des fonctions professionnelles à responsabilités dans le secteur de la finance ou de la banque. Alors, pourquoi ne s’occupent-elles pas de leur patrimoine financier ?

Est-ce par manque de temps ? Elles estiment ne pas avoir le temps de concilier activité professionnelle, vie familiale et choix d’investissement.

Or, il est possible d’investir de manière passive sur des indices avec une allocation diversifiée.

Par manque de confiance en soi ? Seules 29% des femmes considèrent avoir des connaissances en matière d’investissement, contre 42% des hommes, bien que les tests de connaissances montrent des écarts faibles entre les deux sexes, révèle l’étude de l’AMF.

En connaissant les bases des investissements comme la diversification, les ETF, les actions, il est possible d’élaborer un plan d’action en commençant petit à petit pour acquérir plus d’assurance au fil du temps.

Par peur du risque ? Les femmes expriment une aversion au risque plus prononcée. 79% d’entre elles estiment que les actions sont trop risquées, contre 70% des hommes, pointe encore l’étude de l’AMF.

En plaçant régulièrement une somme fixe, la peur de mal choisir le moment d’investir diminue.

Ou simplement parce qu’on a longtemps associé la finance à un univers masculin ? Les femmes laissent à leur conjoint le choix des placements sans aucune implication ou intérêt.

Souvent, dans les couples, les rôles financiers sont influencés par des stéréotypes et une répartition traditionnelle des tâches familiales.

Pourtant, des études, comme celle de Fidelity, montrent que lorsque les femmes investissent, elles obtien nent souvent des performances égales, voire supérieures, à celles des hommes.

Lever les freins psychologiques

Elles adoptent une approche plus réfléchie, axée sur le long terme, ce qui est une force sur les marchés financiers.

Elles privilégient souvent des portefeuilles diversifiés et stables, adaptés à leurs objectifs financiers, comme la préparation de la retraite ou l’épargne familiale.

Les hommes, en revanche, ont davantage tendance à chercher des opportunités de court terme, ce qui peut avoir des conséquences sur la volatilité de leurs résultats.

La finance n’est donc pas une question de genre, mais d’audace, d’apprentissage et de stratégie.

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, il est temps d’accompagner cette dynamique d’éducation financière et de lever les freins psychologiques.

Les femmes ont tout à gagner à s’y intéresser et à prendre les rênes de leur avenir financier.

C’est un levier puissant pour construire son indépendance financière et préparer sereinement l’avenir.

Et la bonne nouvelle est qu’il n’a jamais été aussi simple d’apprendre et de se lancer grâce aux outils pédagogiques et aux conseils d’experts.

Il est aujourd’hui temps de démystifier l’investissement en Bourse, d’encourager les femmes à prendre en main leurs finances.

En développant leurs connaissances et en surmontant leur aversion au risque, les femmes peuvent accéder à des opportunités d’investissement bénéfiques pour leur avenir financier.

Il est temps pour les femmes d’oser franchir le pas, de s’informer, de poser des questions et de se faire accompagner par des professionnels si nécessaire.

Car la liberté financière, c’est la liberté tout court !

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